lundi 23 novembre 2015

Prix Farniente 2016 : Part 1


J'ai longuement hésité avant de me plonger dans la sélection de 2016... Les titres ne me parlaient pas trop, les résumés non plus. Avais-je la tête à cela? Et puis, ce sont souvent des histoires sombres, qui dépriment. Certes " quelques minutes après minuit" avait été un énorme coup de cœur, mais...?
Et puis, en collaboration avec le centre culturel d'Andenne, l'occasion nous a été donnée de rencontrer une représentante du prix. Je n'ai plus hésité, je l'ai invitée à venir dans mon école et à rencontrer (entre autres) mes élèves de 6TQ.


C'est le genre de choses que je devrais faire plus souvent : faire venir des personnes extérieures pour parler livres avec mes jeunes. Je trouve ça intéressant. Je me suis dit qu'il faudrait inviter un auteur, un traducteur de roman, un éditeur... Bref, des gens qui aiment les livres et en ont fait leur métier.



La présentation n'était pas exceptionnelle mais m'a néanmoins donné envie de mettre le doigt dans l'engrenage. D'autant que j'ai vu certains de mes p'tits loups se redresser et faire des commentaires : "tiens, v'là au moins un résumé qui a l'air intéressant", " oh celui-là il a l'air bien"... Donc, avant de les libérer, j'ai promis, l'air de rien, que ceux qui voulaient choisir un des livres du prix dans la liste des lectures de l'année pouvaient le faire.


Forcément, je suis rentrée et j'ai googlé mon meilleur ami Amazon.
J'ai commandé 5 titres:
La dose de Melvin Burgess, Tous les héros s'appellent Phénix de Nastasia Rugani, un hiver en enfer de Jo Witek, Humains de Matt Haig et Autopsie d'un papillon de Jean-Noël Sciarini.


J'avais lu Eléanor et Park précédemment et l'avais déjà ajouté à mes propositions lectures. J'avais trouvé l'histoire gentille. Surtout le début. La fin m'avait un peu déçue. Je n'ai pas dû le présenter avec assez de conviction, aucun de mes élèves ne l'a choisi.

Amazon est un ami rapide et efficace. Je me suis donc plongée quelques ours plus tard dans le livre de Melvin Burgess. Le résumé m'avait paru original : 
" Vivre vite, mourir jeune », telle est la devise des adeptes du Raid, une nouvelle drogue sur le marché. Une drogue qui permet de vivre une semaine à fond, où tout devient possible, mais, au bout de cette semaine, la mort vient vous cueillir. A Manchester, où règne le chômage et la pauvreté, les jeunes et surtout Adam, 17 ans, voient cette gélule comme une opportunité de vivre la vie qu’ils n’auront jamais. A moins qu’ils ne regrettent déjà leur geste?…"

On commence par suivre Adam qui emmène sa petite amie à un concert. La star a annoncé qu'elle avait pris du Raid et tous ses fans attendent avec nervosité de voir s'il s'agit-là d'une simple blague ou de quelque chose de plus important.
De fil en aiguille, Melvin Brugess nous entraine dans une société où les gens n'ont plus rien, sauf leur vie, à perdre.
C'est très noir.
En soi, le noir ne me dérange pas. Par contre, j'ai trouvé les personnages ternes, plats, inconsistants. Impossible pour moi de m'identifier à l'un d'eux, de ressentir des émotions. Or, des émotions, il devraient y en avoir. Mais l'auteur n'est pas parvenu à me les faire ressentir. Comme si du papier glacé m'empêchait de les atteindre, de les rejoindre. J'ai refermé le livre en étant extrêmement frustrée et déçue.

Refroidie, j'ai hésité sur le second choix. La couverture de "Tous les héros s'appellent Phénix" a accroché mon regard. Phénix vit avec Sacha, sa petite sœur aussi vive qu'intelligente. Toutes les deux, elles se débrouillent avec la vie qui n'est pas toujours tendre : leur père est parti sans crier gare, les laissant aux bons soins d'une maman distante et souvent partie pour son travail. Alors Phénix gère, prend le relais, apaise les angoisses de sa sœur, dort avec elles pour empêcher les cauchemars de la terrifier. Elle attend aussi. Que son père va finir par faire un geste dans leur direction. Que le vendredi arrive, pour croiser le regard de Merlin Baldini. Tout aurait pu continuer ainsi longtemps si Sacha n'avait pas crevé à vélo et que Monsieur Smith, leur professeur d'anglais ne s'était proposé pour les raccompagner chez elle.
Tout ce que je n'ai pas trouvé dans le roman de Burgess, je l'ai eu dans celui de Rugani : des personnages attachants, vivants et auxquels on a envie de croire, une ambiance, une intrigue habilement menée. Du moins pendant les 3/4 du roman puisque la fin m'a, là aussi, laissée un peu dubitative et déçue.

Pour changer de registre, j'ai poursuivi ma découverte du prix Farniente avec "Humains" de Matt Haig. La 4ème de couverture annonce un roman hilarant ( chouette, cela va nous changer!!). Ce roman est un autobiographie fictionnelle rédigée par un extraterrestre investi d'une mission : empêcher les humains de progresser trop rapidement grâce à la résolution d'une équation mathématique capitale. Sous les traits du mathématicien Andrew Martin, responsable de la situation, l'extraterrestre découvre nos habitudes, d'abord avec dégoût, puis avec curiosité.
J'ai éprouvé des sentiments mitigés tout au long de cette troisième lecture. D'abord parce que je n'ai pas ri ( bon, allez, j'ai parfois souri) du tout. Ensuite, parce que j'ai trouvé le début extrêmement lent. Enfin, parce que malgré tout ça, l'histoire n'en demeure pas moins originale et joliment racontée. En plus, je me suis finalement attachée à ce double maladroit d'Andrew et j'ai trouvé que son évolution était intéressante à observer.
J'ai eu envie aussi de relever certaines phrases qu'Andrew donne en conseils à son "fils" Gulliver  et notamment :
"- Une vache est toujours une vache. Même si tu l'appelles "steak"." 
"- Une nouvelle technologie, sur Terre, n'est qu'une chose dont tu riras dans cinq ans. Chéris tout ce dont tu ne riras pas dans cinq ans. Comme l'amour. Ou un beau poème. Ou une chanson. Ou le ciel."
Ou encore :
-" Ne vise pas la perfection. L'évolution, comme la vie, n'existe que grâce à l'erreur." 
Il y en a 97 comme ça, mais je vous laisse le plaisir de les découvrir à votre tour ;-)

A bientôt !






lundi 5 janvier 2015

Trente-six chandelles de M-S Roger : une lecture rafraîchissante, comme je les aime!

Raah! Que cela fait du bien de lire une histoire comme celle que nous propose Marie-Sabine Roger!
Pourtant, la lecture de la 4ème page de couverture pourrait en refroidir certains. Que penser en effet de ce Mortimer Decime qui "allongé dans son lit en costume de deuil, ce 15 février, à l'heure de son anniversaire, attend sagement la mort" ?
 
Je me suis retrouvée entraînée par la verve pleine de légèreté de cette auteure que je ne connaissais pas encore mais je vais me hâter de découvrir de manière plus approfondie. L'écriture est drôle, rapide, vive et incisive. L'humour toujours présent. Et puis les références à "Novecento, pianiste, d'Alessandro Baricco, un auteur que j'aime beaucoup, ne pouvaient que me séduire. Du coup, j'ai senti la voix du personnage/ auteure comme un écho de ma propre pensée.
Ca ne vous est jamais arrivé à vous de lire quelque chose de quelqu'un et de vous en sentir immédiatement proche?
Et bien, avec ce livre, c'est ce que j'ai vécu. Foin de la morosité de notre hiver humide et gris. Foin des tracas liés au boulot, aux études et à la famille ( oui, j'avoue, je fais partie de ces mères indignes qui se plaignent parfois de leur progéniture!).
"Trente-six chandelles" se lit comme un enchantement, une formule anti-crise. Rien de vulgaire, rien de lourd dans ce roman qui se dévore d'une traite ou presque.
Les personnages sont tous attachants. Et la fin... ahhh, la fin...!
 
Alors, pour les crêpes de Paquita, le café de Nassardine, les chapeaux de Jasmine ou la malédiction familiale de Mortimer, je ne peux que vous conseiller de vous procurer rapidement ce livre. Ensuite, installez-vous tranquillement à l'abri de tout dérangement. Et profitez!
 
PS : La couverture me laisse toujours intriguée quant à la signification à lui donner. Si vous avez des hypothèses, je suis preneuse :-)