lundi 12 août 2013

Lorsque rentrée rime avec coup de coeur : "Quelques minutes après minuit" de P. NESS

C'est la rentrée qui se dessine et pour me préparer à cet événement, je dévore des livres qui pourront, je l'espère, plaire à mes élèves.
Cette année, après avoir scruté le web, j'ai choisi de me tourner vers deux sélections pour faire mes choix : celle du prix des lycéens de littérature et celle du prix Farniente. Les résumés de certains livres m'avaient accrochée et j'ai donc, par le biais de notre bibliothèque communale d'Andenne - que je salue au passage -, réservé plusieurs titres.
 
J'ai commencé par "Les étoiles de l'aube" de B. Gheur. Un très bon livre qui retrace les jours de libération de la cité ardente à travers des témoignages recueillis par le narrateur qui, le temps d'un reportage, revêt la cape de journaliste. C'est bien écrit, facile à lire et rapide. Voilà déjà un titre à mettre sous la dent de ceux que fascine la seconde guerre mondiale.
 
 
Ensuite?
 
J'ai enchaîné avec " Si tu passes la rivière" de G. Damas. Là aussi, j'ai commencé le récit et n'ai plus su m'en détacher. François vit et travaille à la ferme. Avec son père et ses deux frères. Et les souvenirs de ceux qui sont partis : son frère Jean-Paul, sa mère Victorine et sa sœur Maryse. Le départ de Maryse est ce qui blesse le plus son cœur car elle était la seule à se montrer tendre. Alors, pour se consoler, François sympathise avec les cochons dont il a la responsabilité. Mais c'est douloureux de s'attacher à un cochon qui va finir dans votre assiette... Et puis, il y a toutes ses questions qui restent sans réponse. Alors François va chercher.
Un récit terrible et poignant, qui montre combien l'éducation est importante pour permettre d'y voir clair. Hop, encore un autre livre à présenter à mes cocos...
 
 
 
 
 
Et puis?
 
 
 
J'ai dévoré " Karen et moi" de N. Skowronek. Celui-là, je ne suis pas parvenue à le lâcher et pourtant, il ne figurera pas dans mes propositions scolaires. "Karen et moi", il faut avoir lu " la ferme africaine", avoir frémi en regardant " Out of Africa", trembler en attendant les mots " J'avais une ferme en Afrique". Sinon ça marche pas. Heureusement pour moi, ça a marché et j'ai aimé, aimé, aimé. Même si ce premier roman présente certaines faiblesses ( notamment un petit côté inachevé, je trouve), c'est excessivement bien écrit.
 
 
 
 
 
 
 
D'accord. Et après?
 
J'ai ouvert  " Les épines de la couronne" de H. Lejeune. Le sujet me plaisait car lié à la problématique des guerres de religions ( j'ai lu "les Fortunes de France" de R. Merle comme objet de mon mémoire). Jean Cavalier est protestant dans une France catholique dure. Comme d'autres, Jean ne supporte plus d'avoir à se cacher et il fera partie des révoltés des épisodes tragiques des dragonnades. C'est bien écrit mais malheureusement un peu long et pour finir, hélas, monotone.
 
Quoi d'autre ?
 
 
Laissant de côté " la maison de l'âme" de C. Deltenre au sujet trop fouillé pour m'attirer, je me suis enfin tournée vers l'objet réel de cet article : "Quelques minutes après minuit" de P. Ness.
Le livre est intriguant. Une couverture bleue, sombre, des branches d'arbres. A l'intérieur des illustrations pourraient laisser croire qu'il s'agit d'un album pour enfant. Il n'en est rien. Conor a 13 ans et sa maman lutte contre un cancer. Conor lui lutte avec sa maman. Mais il lutte aussi contre des comportements malsains de "camarades" d'école, il lutte contre la colère. Il lutte contre d'affreux cauchemars dont il n'ose parler à personne. Pas même à sa maman. Et puis un jour, en plus des cauchemars, Conor va devoir affronter le Monstre.
Un récit bouleversant, terriblement dur et juste qui a manqué de peu me faire pleurer tant c'était vrai. Des personnages poignants. Et cette réalité qui justement n'est pas un conte de fée. Je suis ressortie de ce livre après avoir lutté à mon tour et ressenti les mêmes émotions que ce bout d'homme courageux. Une lecture-choc. A lire avec précaution. Mais à lire de toute urgence!
 
 

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