mercredi 26 décembre 2012

L'âge des miracles

Julia tient le journal de sa vie au moment où celle-ci a basculé. Où celle de tous les humains a basculé. Et le danger que les écologistes redoutaient tant se présente mais sous une forme que nul n'avait prévue: la Terre, pour un motif inconnu, ralentit sa rotation autour du soleil. Les conséquences sont aussi nombreuses qu'effrayantes: imaginez simplement des journées de plus de 30 heures suivies de nuits interminables.
 
Voilà en quelques mots le résumé de l'intrigue de ce livre qui m'a franchement laissée sur ma faim. S'il est vrai que l'idée est intéressante, Karen Thompson Walker n'a malheureusement pas réussi à m'attacher à ses personnages. Julia a 12 ans au moment où débute son histoire. Mais elle a des pensées d'adulte. D'une adulte qui a connu le pire et qui a semble-t-il perdu toute émotion. Je pense que si l'on devait lui faire un électroencéphalogramme, le tracé serait plat. Je l'ai suivie avec étonnement, sans vibrer, sans rien ressentir. Pourtant, elle vit des choses terribles : le délitement du couple de ses parents, la disparition de son grand-père, les premiers émois, la méchanceté des adolescents... Autant de faits qui devraient susciter des sentiments forts. Mais non, elle ne fait que dresser un constat, sans jamais entrer dans la psychologie des personnages, sans nous faire partager ce qu'ils ressentent et les raisons personnelles qui les poussent à agir d'une manière plutôt que d'une autre.
L'absence de détails est donc mon premier reproche.
Mais il y a aussi ce basculement permanent entre des pensées d'adulte et des actes de petite fille qui découvre le monde. Certes, cela permet d'avoir une réflexion mature sur les événements mais cela ne colle pas avec le récit. Comment concilier en effet l'emploi d'un vocabulaire élaboré " Au cours des heures qui ont suivi, nous avons attendu en nous rongeant les sangs. Nous nous sommes perdus en conjectures et spéculations, nous nous sommes émerveillés [...]" avec des situations où " un mensonge prit forme dans ma bouche et atterrit sur ma langue sans que je le décide vraiment, telle une dent cassée :
- Moi aussi, je porte un soutien-gorge."
La situation colle mais pas les mots utilisés, ce qui a provoqué dans mon esprit de lectrice un sentiment de décalage permanent.
 
C'est vraiment dommage car cette construction maladroite gâche l'idée originale et des moments où je me suis souvenue de moi à cet âge-là, un âge qui n'a rien de tendre...

2 commentaires:

  1. De fait , une critique vraiment au vitiol et qui ne m'incite pas à lire cette histoire . Je te connais et je sais que tu es juste dans tes appréciation

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  2. Merci mais Anonyme ne me parle pas ;-) Qui se cache derrière cette appellation?

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