« On peut peut-être encore
la sauver, pensa-t-il, mais, quand il eut écarté les gravats, il dut admettre
qu’il ne pouvait plus grand-chose pour elle. […] – Pauvre petite, murmura-t-il
en lui caressant doucement la joue, la touchant pour la première fois depuis
quinze ans. Qu’est-ce qu’ils t’ont fait ? Qu’est-ce que nous t’avons tous
fait ? »
« Les murmures » de
John Connolly a retenu mon attention par sa couverture qui, à elle seule,
provoque des frissons et des interrogations : un masque grimaçant, des
couleurs froides (noir, gris, vert). Enfin, il a réussi le test que je pratique
avant d’acheter un livre : la lecture des premières pages. Si j’ai envie
de poursuivre, c’est en général bon signe et je ressors de la librairie avec
mon précieux ouvrage sous le bras.
Achat donc dudit bouquin.
La quatrième de couverture annonce un « roman noir visionnaire,
terrifiant, diablement mené » mais on sait ce que donnent les critiques
des quatrièmes couvertures. Méfiance donc et pas d’espoir inconsidéré.
L’histoire est celle d’un
détective privé, Charlie Parker, qui accepte d’enquêter sur un mari violent
pour le compte non pas de l’épouse mais de l’employeur de celle-ci. Bienfaiteur
de l’humanité ? Pas exactement : l’homme est également le père d’un
jeune GI revenu de la guerre en Irak qui vient de se suicider. Or le mari a
combattu à ses côtés.
Serait-il possible que tout soit
lié ? Que le comportement de l’un et l’autre soit la conséquence d’un
syndrome posttraumatique ? L’hypothèse serait séduisante si d’étranges
murmures ne s’étaient pas fait entendre dans la tête des victimes…
..........
J’ai bien aimé ce thriller pour
son ambiance, son atmosphère sombre qui provoque un malaise indéfini. Les
personnages sont prenants. Humains, ils ont tous des qualités et des défauts. Les
méchants ne sont pas entièrement noirs, les gentils ont leur part de ténèbres.
Et puis le récit est bien construit, le style est rapide, l’écriture agréable.
Seuls reproches : quelques
lenteurs par-ci, par-là et des moments
pas toujours faciles à comprendre car le personnage principal intervient dans d’autres
romans et que l’auteur y fait parfois référence.
Pour le reste : un bon
moment de lecture avec des sueurs froides et des regards jetés par-dessus l’épaule
pour s’assurer que tout va bien, qu’on est seule dans la maison et que personne
ne se cache dans les ombres des couloirs.
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