mardi 29 avril 2014

@livre de poche : PLLP Polar "Dans le jardin de la bête" VS "Ce que cache ton nom"

La sélection d'avril s'est révélée copieuse dans le nombre de pages à ingurgiter d'une part et dans le choix de thèmes communs aux deux romans puisque tous deux traitent du nazisme.

D'un côté, "Dans le jardin de la bête" d'Eric Larsson offre un retour sur l'année "1933. Sollicité par le président Roosevelt, William E. Dodd accepte d’être le nouvel ambassadeur américain à Berlin. S’il n’est pas diplomate mais historien, il a un solide atout : il est germanophone. Lorsqu’il débarque en Allemagne en juillet, sa femme et ses enfants l’accompagnent. Sa fille, Martha, 24 ans, succombe vite aux charmes du nazisme et plus particulièrement à ceux de Rudolf Diels, le chef de la Gestapo. Au fil des mois, les yeux de W. E. Dodd se dessillent. Il tente d’alerter le département d’Etat américain sur la vraie nature du régime. En vain. Martha, elle, s’éprend d’un espion russe, qui la convainc de mettre ses charmes et ses talents au service de l'Union soviétique. Thriller politique et roman d’espionnage, Dans le jardin de la bête nous introduit dans les coulisses du pouvoir nazi, grâce aux notes personnelles de William et de Martha Dodd, mises en scène avec brio par l’auteur du Diable dans la ville blanche."
 
A mes yeux, Eric Larson ne signe pas là un polar ni même un roman. Il s'agit plutôt de voix ressurgies du passé pour nous replonger dans le Berlin occupé par Hitler. Des voix qui protestent. Des voix qui admirent. Des voix qui acceptent. Des voix qui se taisent. Des voix qui trouvent des excuses, qui ne comprennent pas et qui minimisent. Des voix qui mentent aussi parfois. Le lecteur découvre leurs propos, sidéré. Il ne comprend pas. Il se révolte. Il aimerait bien se lever et protester. Pour changer le regard de ces gens qui ont laissé faire au nom de fallacieux prétextes financiers ou politiques. Et lorsqu'il pose son livre, il ne peut que secouer la tête devant les réalités de la diplomatie et de son cortège de turpitudes. Et espérer que les hommes retiendront les leçons du passé.
 
Le livre est excessivement bien écrit. Eric Larson maîtrise remarquablement son sujet et ses recherches minutieuses. A aucun moment le lecteur n'est tenté de mettre en doute ce qu'il lit.
C'est ce qui m'a permis d'arriver au bout des quelques 600 pages. Car si l'Histoire m'a happée et que je suis restée tétanisée face aux réactions des diplomates face aux horreurs nazies, j'avoue avoir moins accroché sur les infinis détails de la vie quotidienne de la famille Dodd. Certes, le fait de nous plonger dans le quotidien permet de mieux comprendre pourquoi certaines personnes n'ont pas protesté voire même ont soutenu le régime en place mais franchement, j'ai trouvé ça un tantinet longuet.
Je suis ressortie de là en me disant que je ne voterai probablement par pour ce livre que je classe pas dans la catégorie polar, loin de là.
 
C'est avec plaisir que j'ai lu les premiers chapitres de " Ce que cache ton nom" de Clara Sanchez. Vifs, entraînants. Je me suis réjouie par la perspective de cette lecture.
 
" Sandra, jeune femme d’une trentaine d’années, sans véritables attaches, enceinte d’un homme qu’elle vient de quitter, s’installe dans un village isolé de la côte est espagnole. Sur la plage où elle passe ses journées, elle fait la connaissance d’un couple d’octogénaires norvégiens, les Christensen. Rapidement, ils la prennent sous leur aile et la traitent comme la petite-fille qu’ils n’ont jamais eue. Mais un vieil homme tout juste débarqué d’Argentine va venir perturber cette belle entente : Julián, survivant du camp de Mathausen, révèle à Sandra le véritable visage des Christensen. D’abord méfiante, elle finit tout de même par se rendre à l’évidence. Le couple ne semble-t-il pas l’attirer chaque jour davantage dans ses filets ? Mais elle ne se rend pas encore compte que la connaissance de la vérité met sa vie en danger. À moins qu’elle ne lui donne un but, et lui permette de grandir…"
L'écriture est vive, le style rapide. C'est simple et efficace. Le livre change agréablement du ton très sérieux adopté par Eric Larsson. L'idée est intéressante. Le personnage de Julian est attachant par sa fragilité de vieux, veuf, rongé par le regret et par son passé, désireux de faire bien les choses, de laisser sa marque face à ses ex-tortionnaires.
Malheureusement, mon enthousiasme du début s'est rapidement essoufflé. J'ai trouvé que les personnages manquaient d'épaisseur, que l'histoire tournait en rond, comme si l'auteur peinait à trouver quoi  faire avec ses personnages. De nombreux éléments m'ont paru peu crédibles et cousus de fil blanc. Et je n'ai pas été convaincue par la fin. Mais alors, pas du tout!
 
C'est donc finalement vers Eric Larson que ma voix s'est reportée, pour ses qualités littéraires indéniables malgré les lenteurs du récit et malgré le fait qu'il n'entre absolument pas dans la catégorie visée par le Prix.

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