dimanche 24 novembre 2013

La garçonnière - Hélène Grémillon

Lu dans le cadre du challenge rentrée littéraire 2013 et grâce aux matchs de la rentrée organisés par PriceMinister [# MRL2013], "la garçonnière" d'Hélène Grémillon était ma première rencontre avec cette auteure dont je voulais faire la connaissance depuis son roman "Le confident" qui se trouve toujours dans ma wish list.
Le titre avait retenu mon attention parce que mon imagination s'était tout d'abord emballée sur cette expression aux parfums d'adultère et de tromperie. Ensuite, la quatrième de couverture m'a envoyée vers d'autres pistes. Celles de l'Argentine d'après dictature. " Ce roman est inspiré d'une histoire vraie. Les événements se déroulent en Argentine, à Buenos Aires. Nous sommes en août 1987, c'est l'hiver. Les saisons ne sont pas les mêmes partout. Les êtres humains, si."
Miam miam. Mon appétit est aiguisé. Pas vous?
Et puis viennent les premières pages. Le style, fluide, entraînant, rapide, vif, incisif. Un psychiatre est accusé du meurtre de sa femme. Et une de ses patientes va tenter de lui venir en aide en menant sa propre enquête parallèle à celle d'une police présentée comme injuste, radicale et fainéante.
Le récit est bien construit, les personnages sont intéressants. Je me laisse entraîner.
Je suis passionnée même par ces aspects d'une histoire que je ne connais que peu, celle d'une Argentine martyrisée, brimée sous le joug de la violence de la junte.
Les rebondissements de l'enquête me saisissent. je veux en savoir plus, je tourne les pages à un rythme effréné.
Du moins jusqu'à la page 231...
Car malheureusement, je n'ai pas adhéré à la présentation du personnage de Lisandra, la femme du psychiatre. Je m'en voudrais de gâcher la surprise pour ceux qui voudraient lire le livre après avoir lu mon article, aussi ne m'étendrais-je pas trop sur ce qui m'a refroidi mais Lisandra, même si je lui reconnais une épaisseur littéraire indéniable fait basculer le livre dans l'anecdotique. J'étais époustouflée par l'Histoire qui sous-tendait tout le roman et avec elle, je me suis retrouvée devant un drame humain, certes terrible, mais si loin de ce que j'attendais que je m'en suis retrouvée toute déçue.
Et pourtant, l'histoire est habilement menée jusqu'à son dénouement. Rien à reprocher de ce côté-là. tout tient la route et jusqu'à la fin je me suis intéressée au sort des protagonistes. Eva Maria, la patiente qui enquête, est bouleversante. Son fils Estéban bénéficie d'une sorte de grandeur tragique, d'une aura particulière.
Et ce que l'on découvre des pensées de Lisandra est cruel, jusqu'au dernier mot.
Je reste pourtant frustrée par ce basculement de l'Histoire à l'histoire. Je m'attendais à un récit qui dépasse les réalités individuelles pour montrer un destin supérieur qui  unit parfois les êtres dans l'injustice et le malheur.
Ne vous méprenez pas, "La garçonnière" est un très bon roman.
Mais à ranger dans la catégorie "polar" plutôt qu'historique. Une confusion qui pourrait en décourager plus d'un en cours de route...
 

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